Maurice Druon dans ses mémoires : ’’L’Aurore vient du fond du ciel’’ rapproche son nom des anciens parlers de Cornouailles et de Galles, où écrit il : « drud, druth, signifiait hardi et volontaire. Mais aussi par le jeu des migrations commerciales ou militaires, venait-il du sud ; en dialecte génois, druo voulait dire dense et dru;  en piémontais, il avait le sens de fertile ;
Ou encore plus au sud, oû comme l’explique encore Maurice Druon, une forme du mot grec dru exprimait le chêne.

Les relations dans le monde antique étaient beaucoup plus étroites qu’on ne le suppose, et les « mots voyageaient avec les pèlerins »

ou plus simplement un anglais du nom de Drew venu avec les armées anglaises a fait souche à Calais.

Il se trouve d’ailleurs en Val de Loire,  une place forte appelé Droué.

Ce nom est ancien,  antérieur à l’édit de Villers-Cotterêts promulgué par François 1er en 1539, qui rendit obligatoire pour les roturiers de se choisir un nom puisque on le retrouve au XIIIème siècle cité dans le Cartulaire normand de Philippe Auguste sous le nom de Guillaume Le Dru.

‘’inter domum Colin! Patin , ex una parte, et plateau) Guillelmi le Dru , ex altéra ; item , decem solidos turonensium annui reddilus super medietatem cujusdam molendini quod vocatur Groignet; item , novem boissellos frumenti ad mensuram de Karenten super quatuor peclas terre (quarum unasita est apud Fredevillam (3) Inter terrain Thome Postel, ex una parte, et terram heredum Guillelmi Clarlce, ex altéra; secunda autem slta est a la Perruque, inter terram Richard! le Telier, ex una parte, et terram Gaufridi le Rous, ex altéra, lercia vero slta est super ropienvillam , inter terram Philippi Clarlce, ex una parte, et terram heredum Guillelmi de Dollo, ex altéra ; et quarta sita est au Pommenauque , inter terram heredum Johannis Germain, ex una parte, et terram Gaufridi Le Rous , ex altéra ), nobis una cum predicta firma perpeluo remansuros ; si ipsum vel heredes suos a centractu hujusmodi contingeret resilire. Quod ut ratum etstabile permaneat in futurum , presentibus Ullens noslruin fecimus apponl Sigillum. Actum Parisius anno Domini M ». CC. septuagesimo septimo, mense seplembrl.’’
(Orig, scellé au T. des ch., Carentan, n°. 1 carton J
Cartulaire normand : de Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe le Hardi

Les qualificatifs ont été répandus à l’époque des Carolingiens. Ex Le Preux, le Vaillant, Le Chauve, le Bref, le Nain, le Bon.

Un autre Ledru dont le prénom est Estienne est cité fréquemment en 1490 en tant que huissier d’armes .
‘’Bail pour trois ans par Étienne Ledru, huissier d’armes ordinaire du roi et maître des requêtes ordinaires de l’Hôtel, procureur de Pierre de Sacierges, évêque de Luçon, à Pierre Bastonnier et Regnault Saintot, de l’hôtel, moyennant 24 l.t.’’
‘’Attestation par Gauthier Desroueze, gantier à Paris, rue du Roi-deSicile, et Mathieu Ducastel, serviteur de noble Guillaume de Montmorency, selon laquelle Étienne Ledru dit « l’huissier-teste-vert », huissier d’armes du roi, loge rue des Juifs devant le puits. ‘’
 »De par le Roy, Estienne Ledru notre huissier d’armes….’’

Selon Wikipédia Durant la troisième croisade, en 1191, Philippe Auguste institua, pour la protection de sa personne, une garde appelé sergent  à masses, sergent d’armes (servientes armorum) ou encore porte masses. En 1261, cette compagnie est appelée Portiers de la garde du Roi. En 1285, ils prennent le nom de Officiers pour la garde de la porte du Roi. En 1490, Charles VIII réorganise totalement ce corps. Leur principale fonction était d’assurer la garde de jour des portes intérieures du palais où résidait le souverain

Le français était parlé en Touraine et Val de Loire, contrairement aux autres régions françaises où les langues régionales étaient utilisées et l’édit de Villers-Cotterêts a eu pour mérite d’uniformiser l’usage du français dans l’ensemble de l’administration royale (et aussi la tenue des registres naissances, mariages, décès par les curés des paroisses), ce qui a bien faciliter mes recherches.

Sur les premiers actes d’Etat civil, notre nom s’est d’abord écrit en deux mots puis s’est transformé en Dru ou Dru(e) ou Dru(et) ou aussi Dru(z), (peut être une contraction de Dreux). L’article s’est définitivement rattaché au nom au XIX ème siècle pour garder son aspect actuel.

Selon les informations trouvées sur le Net on retrouve principalement les Ledru dans la région d’ARRAS (Pas de Calais):  Ainsi cette Catherine Rose Ledru qui en 1708 sera l’épouse d’Adrien Joseph Courcol de Baillencourt. conseiller du Roy,

(Toujours selon Maurice Druon, un de ses ancêtres est commun avec  les Baillencourt dit Courcol, branche dont seront issus Hector Ledru qui a fait l’objet d’une étude d’un universitaire australien et l’avocat Robert Charles Ledru).

de même qu’ au MANS (Sarthe) où nous y retrouvons toute une lignée de notaires royaux et d’avocats.
En 1533 Mathurin Ledru reçu de Mathurin de Marcé , le fief de la Cosserie ; fief qui passa à Michel de Chavaignes et enfin à Marin Ledru jusqu’en 1574. Cette terre fut revendue à François de Bellanger pour la somme de 80 livres tournois en 1575.
En 1691 nait Charlotte Françoise Ledru puis en 1694 Charlotte Marie Angélique Ledru filles de noble Ambroise Ledru avocat au Parlement et dame Charlotte Besnard.
Cette même Charlotte Marie Angélique assistera en 1743 au mariage de son fils Jacques Charles Ambroise Bouteiller de Lessart de Chateaufort, seigneur de Lessart et de la Salle, avec demoiselle Françoise Robelot.
Charlotte Marie décédera cette même année.

En 1695 nait jacques Ledru fils de Mathurin Ledru, notaire royal et Marguerite Le Masson. Le parrain est Jacques Ledru, apothicaire et comme marraine, la femme d’Ambroise Ledru, l’avocat, sieur de la Blottière.
Cette lignée de gens respectables continuera jusqu’en 1754 et au-delà.

Tandis qu’à Moncé en Belin, à Saint Gervais en Belin et à Laigné en Belin, à une poignée de kms du Mans, il y a une famille Ledru de juristes : avocats, notaires , comme si la fonction était entre les mains de ces familles depuis des lustres..Mais le lien n’est pas toujours évident entre elles.
Si notre famille ne descend pas directement de ces Ledru-là, elle a très certainement des origines communes proches.

D’où recherches à approfondir… Par contre les Ledru de Chantonay font bien partie de cette lignée…

alors qu’à à Tours, Jeanne Ledru née en 1620 d’Etienne et de Jeanne Bruère est à l’origine de la branche Cassin de la Loge

A Montoire, les Ledru , que nous détaillerons plus bas, appartiennent aussi à des familles qui ont de l’entregent et doivent cousiner mais malheureusement, beaucoup d’archives manquent.

La concentration des Le Dru sur une seule région du territoire français est assez exceptionnel et la multiplication des individus s’est faite lentement à partir d’une origine qu’il conviendra un jour de situer, pour se retrouver au gré des guerres et des mariages en Touraine, en ce qui concerne notre branche.

Celui qui continuera ces recherches aura à charge de retrouver l’ancêtre commun à tous les Ledru.

Ledru est un patronyme notamment porté entre autres par :

Nicolas-Philippe Ledru (1731-1807), physicien et illusionniste

Jacques-Philippe Ledru (1754-1832) fils du précédent, médecin, membre de l’Académie nationale de médecine et maire de Fontenay-aux-Roses d’août 1812 à mars 1826.

Alexandre Ledru-Rollin (1807-1874), petit-fils du physicien, avocat et homme politique français et neveu du précédent ; fils de Jérôme Alexandre Ledru et Marie Honorine Gay

André Pierre Ledru (1761-1830), général et historien

François Roch Ledru des Essarts (1765-1844), frère du précédent, militaire

Hilaire Ledru (1769-1840) peintre

Agis-Léon Ledru (1816-1885), architecte, maire de Clermont-Ferrand et président du Conseil général du Puy-de-Dôme ;

Auguste Ledru, sculpteur, ami d’Auguste Rodin.

Charles Ledru (1801/1877) un grand avocat