On peut considérer Adolphe Just, né le 11 février 1848 à Mesland (Loir et Cher) comme le fondateur de notre famille moderne.

Just Ledru nait au moment où le roi Louis Philippe abdique et qu’un gouvernement provisoire dirigé par Ledru-Rollin est mis en place.

Pour reprendre l’historique, Just est le 3ème enfant d’Alexandre Frédéric Ledru (1808-1874) et de Louise Touzard (1809-1893). Son frère jumeau Elysée est mort à la naissance. Il a une sœur ainée Eugénie (1834-1914) qui restera célibataire, avec un fichu caractère selon sa belle-sœur Victorine, et une seconde sœur Sophie Pélagie née le 16/3/1835 (décédée en 1908) qui épousa le 16/1/1861, à l’âge de 26 ans, Etienne Jean Mellian (Mesliant(d)) (27 ans) fils de Etienne Pierre Mesliand demeurant à Monteaux et de Marie Françoise Lasneau.

Etienne et Pélagie auront une fille Euphrasie Héloise née le 15/1/1865 à Monteaux où est installé le couple. Lui est maçon, elle est lingère. Le père Etienne Mesliand décéde à Monteaux le 28/12/1886. Il est né à Villedormer (Indre et Loire) de Pierre Mesliand et Victorine Meunier. C’est son fils Théodore, donc un frère d’Etienne, qui déclare son décès aux autorités. Lors des signatures, tous signent Mellian alors que le nom inscrit est Mesliand.

(D’où les familles Mellian, et Godfrain).

Comme vous l’avez lu plus haut, Just quitte sa famille très tôt pour entrer, dès l’âge de 6 ans, au pensionnat  de Blois, y faire ses études.

A la fin de celles-ci, Just Ledru sera  certainement recommandé au marquis Pierre Jules quand celui-ci recherchera un précepteur pour l’éducation de son petit fils resté  orphelin  à la mort de Théodore de la Ville-Baugé à l’âge de 34 ans à Pau (1864) . Celui-ci  avait épousé Louise Clément de Bavette avec qui il avait eu de 2 enfants Thérèse (1860-1864) et Henri (1863).

La rencontre de Just avec la famille de La Ville-Baugé a été certainement très importante dans la poursuite de son éducation.

La Ville-Baugé est une famille originaire de Thouars. Le Marquis Pierre-Louis  (1764/1834) est un chef militaire vendéen. Lors de la révolution il refuse d’émigrer, rejoint l’Etat major de la milice de Thouard mais devant les idées révolutionnaires qui pénètrent la milice, la quitte et, et monarchiste convaincu il soutient dès 1793 le soulèvement vendéen en rejoignant Henri de la RocheJaquelein. Il sera sur tous les champs de bataille. Il épousera Caroline Garnier de Farville. Il mourra en 1834. Son fils Pierre Jules sera un puissant soutien de la duchesse du Berry quand elle voudra faire reconnaître son fils le comte de Chambord comme héritier de la couronne sous le nom d’Henri V.

Candé est devenu Candé sur Beuvron en 1927 sur la demande de La Poste, afin d’éviter toute confusion avec « Candé». en Indre et Loire.

Situé au confluent du Beuvron et de la Loire Candé sur Beuvron doit son nom à sa position géographique, il provient du verbe latin « Confluere » qui signifie « réunion des eaux ».

La traversée des siècles et de l’histoire n’a sans doute pas épargné Candé puisqu’il se trouve géographiquement au centre des conflits qui opposaient l’Anjou, la Touraine, le Blaisois et l’Orléanais. En ce temps là, la Loire était navigable, ce qui permit même aux vikings de dévaster Tours puis Blois.

Chateau de la Borde à Candé /Beuvron

En 1550 le château a d’abord appartenu à Jean de Seigneuret et resta dans sa famille jusqu’au début du 18ème siècle. Le domaine fut ensuite acheté par Thomas Maussion, Conseiller et Secrétaire du Roi et au 19ème siècle, il devint la propriété de la famille de la Ville de Baugé jusqu’en 1934 date à laquelle l’Association des colonies de vacances du diocèse d’Orléans acquiert en 1934, grâce à un don, le château de La Borde, à Candé-sur-Beuvron, pour y installer une colonie de vacances; la direction est confiée par l’évêque d’Orléans au chanoine Tachaux. Celui-ci va faire preuve d’une énergie rigoureuse dans l’organisation et d’une solide réflexion pédagogique pour faire de cette colonie un modèle d’éducation religieuse. Il lui donne comme nom « la cité de la grâce de Dieu » et connaît une grande notoriété.

Le château abrite maintenant la « Communauté St Martin  » école de théologie. Le château vient d’être revendu. Et l’Ecole de Théologie, très demandée se déplace en Mayenne.

Le marquis Pierre Jules de la Ville Baugé époux de Louise de Vélars, son fils Gabriel avec son épouse Marie Louise de L’Epine et leurs enfants y  ont résidé dans les années 1870. Les deux enfants ainés, Georges et Ferdinand sont nés à Amiens, seul Pierre le benjamin y est né en 1868.

Il est donc probable que Just soit arrivé au château peu après sa sortie du pensionnat et se soit occupé de l’éducation de Henri jusqu’à son décès en 1874 à Hyères puis peut-être de celle de Georges (né en 1860), fils de Gabriel et neveu de Theodore. Georges cependant ne figure dans aucun recensement. Au contraire de ses autres frères Ferdinand (1864)  et Pierre (1868). En 1676 un certain Collot Edouard, des Vosges, est recensé en tant que précepteur des deux derniers enfants.

Just a peut être été remplacé ou réside t-il dans un autre lieu avec Georges ?

On peut admettre qu ‘il soit resté au service des Ville-Baugé  jusqu’en 1878 au plus tôt,  ou en 1878, date de son mariage, ou bien en 1881, date de l’entrée de Georges à l’école de St Cyr.

Faire part de mariage

Sur le faire part de mariage de Georges en 1889, Marie Louise de l’Epine est veuve, son époux étant décédé en 1883 n’est donc plus recensé en 1886.

C’est donc bien le Baron de l’Epine le grand père et sa fille la Comtesse de la Ville-Baugé qui font part du mariage du Marquis de la Ville-Baugé, lieutenant des Dragons.  Il ne peut s’agir que de Georges puisqu’il est le seul de sa génération à avoir servi la  carrière militaire et son nom est bien repris dans la promotion Egypte.

L’histoire des Dragons est assez intéressante, Louis Lucien Baillon était également officier de cavalerie dans les Dragons durant la première guerre mondiale puis réserviste. Son fils Jean Baillon, futur mari de Marie Thérèse ,la fille de Laure Ledru, la fille de Just , était cavalier dans sa jeunesse et montait avec son père au bois de Boulogne, le goût de l’époque! Les régiments de Dragons à cheval étaient des artilleurs qui descendaient de cheval pour tirer sur l’ennemi. C’étaient les ancêtres des chars et blindés actuels.

Georges de la Ville de Baugé, tel est le nom de sa déclaration de naissance est décédé centenaire au château de Dinteville en Haute Marne.

Pour marquer sa reconnaissance envers Just, le marquis lui remit un morceau de la Sainte Croix, (écharde la Vraie Croix), relique familiale des La Ville Baugé. (Pour mémoire l’Anjou a été au centre des Croisades en Terre Sainte)… et selon  Laure, la fille de Just, cette relique avait été envoyée  tout particulièrement à Rome pour être partagée : une partie offerte à Just en  reconnaissance des services d’éducation rendus à leur fils et leur famille… Just la portait toujours sur lui, dans une pochette en tissu sous sa chemise. Il serait tombé très gravement malade plusieurs fois et aurait reçu autant de fois l’extrême onction que nécessaire, puis il se rétablit à chaque fois ! Un jour, il remit la relique à une des paroisses parisiennes qu’il fréquentait avec sa famille. Et cette relique ne resta pas dans la famille !! Il ne l’avait plus quand il mourut ! Il n’en avait plus besoin lui et ses proches tous réunis au ciel et admirant éternellement la belle montagne !

Concernant cette relique, lue dans une revue paroissiale de Touraine parue en septembre 2015, le texte ci-dessous corrobore les informations que nous avions à ce sujet :

croix du christ 001 (2)

 

A Paris, Just Adolphe habite 12 rue des Lombards dans le 4ème. Nous ne savons rien de l’existence brillante et obscure de notre aïeul. Peut-être un jour l’un d’entre vous qui poursuivra mon travail, trouvera des réponses. Parce qu’il vit à Paris au milieu du XIXème siècle, il assiste au début de l’industrie, à l’installation de la bourgeoisie, aux progrès de la science et des techniques, au bouillonnement des idées. Il assiste à l’Exposition Universelle, voit se construire la Tour Effel. Il va aux bals dans les guinguettes, il rencontre des artistes, des intellectuels, débat sur la politique, refait le monde. Il a un physique, beau certes mais plus proche du séminariste qu’il a été que des jeunes gens exaltés, révolutionnaires ou romantiques, de son âge : A 30 ans, il ne porte ni barbe, ni ne fume la pipe.

Il rencontre sa femme, Victorine Délestre qu’il épousera à Clichy le 11 mai 1878. Il a 30 ans. Ils résideront à 46 rue de Monge dans le 5ème arrondissement de Paris.

Victorine est née à Dueflans (Seine sup) le 28/2/1857. Elle serait la nièce d’un fournisseur parisien du marquis de la Ville-Baugé. Victorine a perdu sa mère Marie Victorine Poulet le 19/11/1867. Elle vit à Clichy avec son père Florentin Anthelme Delestre, conducteur de chemin de fer, et Elisabeth Gaillard, sa première belle-mère. Son père se remariera le 25 janvier 1881 après le décès en 1873 de sa seconde épouse, avec Reine Marchande Clair, 51 ans, deux fois veuve de Joseph Saprin et de Françoise Jolly. Reine tient un important commerce de vins à Paris.

Victorine a aussi un frère Florentin Victor qui vit à Paris. Le certificat de la mairie indique que Victor assiste au remariage de son père, de même qu’un certain Pierre !! Ledru 32 ans, gendre de l’épouse, gendre qui habite 89 rue du Château à Paris ! S agit il d’une distraction de l’employé de la mairie ? L’âge correspond bien à celui de Just, non pas gendre de l’épouse mais celui de l’époux.

Victorine est une femme de tête et d’affaires, c’est elle qui gère et participe activement aux revenus du ménage.

En 1879, l’hiver est terrible ; Paris croule sous la neige ! Une première fille, Louise, nait en 1879  (Paris 5e) mais elle est vite emportée par la maladie.

Ils emménagent à Montparnasse (14e), 5 rue Delambre qui fut aussi la demeure du peintre japonais Foujita. Dans cet appartement naitront Charles en 1881, puis Marcel en 1884.

5 rue Delambre

5 rue Delambre

Le nom de ce quartier avait été donné par les étudiants voisins qui venaient déclamer des vers sur la butte formée par des remblais au XVIIe siècle, en référence au mont Parnasse, résidence des Muses de la mythologie grecque. La colline fut rasée pour tracer le boulevard du Montparnasse au XVIIIe siècle, lieu de promenade de la ville. Dès la Révolution française, de nombreuses salles de danse et cabarets s’y installèrent. L’exposition universelle de 1889 attire de nombreux artistes qui vont choisir ce quartier populaire plus au centre de Paris et qui va devenir la plaque tournante de la modernité. Aux côtés de la peinture et de la sculpture, la photographie est également présente. Avant de s’installer rue Campagne-Première, Man Ray planta son premier studio à l’Hôtel des Écoles au 15 rue Delambre. C’est là que sa carrière comme photographe commença.

C est à cette époque que ce produit le krach de l’Union Générale. C’est l’une des premières crises financières notable en France. L’Union générale est le nom d’une banque catholique française. Elle est créée est 1875 à Lyon par des monarchistes. C’est ensuite Paul Eugène Bontoux qui en prend possession en 1878. Elle fera faillite 4 ans plus tard, en 1882, ce qui inspire plus tard Zola pour la rédaction de son roman L’Argent La faillite de cette banque et la crise financière qui a suivi a ruiné nombres de petits porteurs. Dans son roman ‘’César Birotteau’’ Balzac y fait une description de la société commerçante et financière de 1835 qui n’a pas du trop changer 40 ans plus tard et montre la difficulté de réussir dans les affaires tout en voulant rester honnête.

Just et Victorine s’installent ensuite à Alfortville (Val de Marne) où naissent Gabriel et Laure en 1888 et 1890. La commune fut desservie par les tramways de la compagnie des tramways de l’Est parisien puis de la STCRP (ancêtre de la RATP) au début du XXe siècle.

Just est entré à une date encore non définie, en tant qu’agent principal à ce qui est devenu le Club Alpin, fondé le 2 avril 1874, reconnu d’utilité publique par décret du 8 mars 1882.

Le goût de la montagne partagé par une élite était très à la mode, proposait un nouvel idéal de vie saine au grand air, aventureuse, avec le goût de l’effort qui est nouveau aussi pour l’époque !

Une occasion unique aussi pour la condition féminine de se faire reconnaître et accorder une place dans la revue (récits de promenades ou d’ascensions narrées selon style et personnalité de chacune). Georges Sand et son fils Maurice y sont membres Elle écrira’’ Souvenirs d’Auvergne’’. Le président Félix Faure est membre comme le sera aussi le président Edouard Herriot. Ce dernier a légué sa collection des revues à la Bibliothèque de Lyon (actuellement la Part Dieu). En 1875 trois Ledru (dont deux avocats parisiens) étaient déjà membre du club.

Le Club est installé au N° 30 rue du Bac Paris 7ème ; le siège se transportera bd Hausmann dans les années 1930.

La rue du Bac avait brulé jusqu’au N° 13. Clemenceau qui était déjà un personnage public et dont le nom se retrouve à Mesland allait souvent au n°15. Se sont ils croisés ? De même, avec Charles Maurras ou Léon Daudet, tourangeau par sa mère, membres de l’Action Française dont les bureaux étaient au 42.  Fouché le conventionnel, et ministre de la Police de Bonaparte avait acheté en 1803 un bel hôtel particulier, aujourd’hui disparu, au 34 et 36 rue du Bac, dans lequel il s’installa avec sa famille.

Autre coïncidence, lorsque le CAF annonce la nomination de Just Ledru en tant que gérant en 1895, le même bulletin mentionne une communication de M. P Helbronner sur le Massif d’Allevard, des sept-Laux et de la Belle Etoile !!

Voici les principales annotations que j’ai pu faire lors de la consultation (grâce à Mr Roussel, ancien président du CAF section de Marseille et père de Jacques ami de Vianney) des bulletins parus pendant la première année de gérance de Just :

  • Fév. 1895  nomination de Just Ledru
  • Mars 1895 Mr Joseph Vallot a donne des renseignements sur les travaux qu’ il compte effectuer dans la cabane de l’aiguille du Midi et sur les négociations qu’il a engagées pour que cet abri devint la propriété du CAF.
  • Le Club Alpin participera à l’Expo Universelle de 1900 -600m2- pour la construction d’un chalet (conclusions d’un rapport signé Henri Vallot, cousin de Joseph)
  • Mr Delebecque parle des lacs français inconnus des savants connus des touristes. … dont les lacs des 7 laux  ( très intéressant)
  • Section de l’Isère membre Pouradier Duteil cdt 12 bataillon chasseurs alpins
  • Avril 1895 excursions en Dauphiné
  • Le CAF participe à hauteur de 1000 f aux frais engagés par Mr J Vallot à la réparation de la cabane (Refuge Vallot)
  • Assemblée générale du 29 avril 1895 sous la présidence de mr Laferrière
  • Le bulletin rapporte peu en abonnement mais bcp en publicité. Au contraire de l’annuaire qui coûte cher.
  • Le solde est très positif 23% de marge
  • Mr A J Ronjat qui connaît parfaitement le Dauphiné.
  • Nouveau membre à Lyon :  Boulade parrainé par Boulade et Richard ;   Lumière Auguste et Louis  (parrainés par ms Piaget et Paillon) les frères Boulade sont déjà membres ;
  • Mai 1895 président Mr  Durier en remplacement de mr Laferriere
  • Mise à jour des listes de guides
  • Le sénateur Gravin mentionne la Belle Etoile.
  • La peinture alpestre aux champs Élysées
  • Juin/juillet 1895 : L’hôtel du Curtillard fait des remises aux membres du CAF
  • Paul Sisley le photographe est parrainé par les Boulade
  • Aout/sept/oct 1895  3ème ascension de J Janssen au Mt blanc
  • Accidents de montagne dans les Alpes et au Mt Blanc
  • Novembre1895 : 5604 membres
  • Il y a une autre Belle Etoile à Albertville.
  • Congres du CAF en Savoie. Boulade fait les clichés stéréoscopiques
  • Décembre 1895 : Banquet annuel: Il est étrange de constater que Just n’apparait dans aucune des listes de participants aux banquets annuels, ni parmi les membres, ni parmi les invités.

Lors de mes recherches j’ai pu trouver que deux sœurs, l’une Françoise Alexandrine Ledru, la seconde Victoire Ledru, filles de François Denis Ledru et de Denise Cartry avaient épousé des Joanne, de Paris. Sont-elles des parentes de Just ? A priori non, en tout cas pas directement. Les Joanne sont des membres éminents du Club Alpin. Adolphe Joanne en est un des fondateurs avec Edouard de Billy.

Médaille  offerte par Margaret Baillon  et Médaille en possession de Marc et donnée par Jean Ledru

Adolphe Just rencontre Joseph Vallot.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Vallot

Joseph Vallot

Joseph Vallot

Ce que nous avons c’est que Just a 6 ans de plus que Joseph. Dès l’âge de 11 ans, Joseph est mis en pension à Paris, alors que ses parents vivaient à Lodève. Si Just a eu une brillante scolarité, Joseph a été plus que moyen, du moins au début de ses études. Joseph perd son frère jeune puis sa mère. Joseph est un brasseur d’idée. A-t-il influencé son ami ?

Joseph est passionné de botanique. Est-ce lui qui informa Just des vertus du Kola, et l’incita à fabriquer les biscuits de Kola-Lucas, biscuits préconisés pour les sportifs et sont censés favoriser la condition physique.

L’un et l’autre ont un enfant cette même année, Charles Ledru et Madeleine Vallot. Le prénom de Madeleine sera porté par un autre enfant de Just, qui décédera à l’âge de 2 ans.

Ensemble ils participent en 1890 à la création du Touring Club de France. A l’origine beaucoup d’activités cyclistes qui deviennent très à la mode.

Charles Ledru mort à 20 ans de tuberculose aurait été un grand amateur de vélo.

C’est à cette période que Just s’investit dans la production de biscuits énergétiques, à base de kola.  Ces biscuits deviendront vendus ensuite sous le nom de biscuits de Kola-Ledru. Ces biscuits sont recommandés pour tous ceux qui ont à faire des efforts physiques, les voyageurs en train, et même pour les bals ! En 1896, une variante glacée au chocolat est mise sur le marché.

Il s’agit du moule, prototype original (emporte pièce) mis au point pour créer des galettes au kola (« les kolas Ledru ») susceptibles de soutenir l’effort des sportifs (en particulier cyclistes, sport très à la mode, les marcheurs en montagne). Son invention d’avant garde n’a pas remporté de succès, on l’aurait su, sans doute jugé trop fantaisiste au début du XXème…mais que l’on peut trouver visionnaire à notre époque Redbull! D’après ce que l’on raconte, Just était un inventeur né! Cherchant à mettre au point plusieurs inventions, comme encore, un chapeau qu’il portait volontiers lui-même, avec des trous latéraux pour la ventilation de la tête! (nous n’avons pas ce chapeau)…pas plus de succès ! Lacoste et Cie ont su commercialiser de tels chapeaux à bon prix!

Quelques années avant Angelo Mariani, issu d’une famille de médecins et pharmaciens corses, développe à partir de 1863 une « boisson tonique, un vin dopé aux extraits de coca ; la préparation est commercialisée à l’époque sous le nom de «vin tonique Mariani (à la Coca du Pérou). La boisson est un énorme succès qui lui vaut la célébrité dans toute l’Europe. Cette boisson aurait inspiré la création en 1885 du pharmacien John Pemberton à Atlanta aux États-Unis, le French Wine Coca ancêtre du Coca-Cola qu’on connaît aujourd’hui sans alcool (à cause de la prohibition de 1886 dans l’État de Géorgie) et sans cocaïne (depuis 1906).

En 1895 Just Ledru, à 47 ans, sera nommé Gérant de la société qui rédige le Bulletin du Club Alpin Français en remplacement de Mr le Colonel Pierre. (Le Colonel Pierre dont la mémoire restera intimement liée à la création du Club Alpin est un ami de Mr Joanne et un ancien élève de l’école Polytechnique)

La décision a été approuvée lors de la réunion du 13 février1895, sous la présidence de Mr Ernest Caron, vice-président du Club et reproduite sur le bulletin mensuel de février 1895. Le Bulletin rend compte des réunions de la Direction Centrale et des chroniques de chacune des sections départementales du CAF tandis que l’Annuaire reproduit les communications produites par les membres.

Just y restera jusqu’en décembre 1904, date à laquelle le Bulletin et l’Annuaire fusionnent sous le nom de La Montagne. Il laissera sa place à Maurice Paillon, frère de Mary Paillon de la section lyonnaise. Il sera lui-même remplacé en 1932 par Pierre Dalloz.

Maurice Paillon publiera de nombreux ouvrages sur la montagne.

Maurice Paillon publiera de nombreux ouvrages sur la montagne.

Maurice Paillon est nommé à la tête de la publication nationale du CAF au moment où les divisions s’accentuent au sein de l’univers des « alpinistes ». La conception initiale de l’alpinisme, « l’excursionnisme cultivé », commence à être concurrencée par d’autres façons de concevoir la réalisation des ascensions. Par ailleurs, la direction centrale parisienne est confrontée à une contestation d’une ampleur sans précédent de la part des sections de province à propos de leur représentation au sein des instances de direction, problème qui ne trouvera de solution qu’en 1913.

L’année 1903 est marquée par de nombreuses initiatives de la direction centrale pour apaiser les tensions, tout en préservant l’essentiel de ses prérogatives. La section lyonnaise, porte-parole des doléances des provinciaux, est ainsi mise à l’honneur  et se voit offrir un certain nombre de concessions parmi lesquelles le projet de fusion des annuaires et du bulletin au sein d’une revue mensuelle. Parmi ces mesures visant au ralliement de la section lyonnaise, Paris propose que la rédaction en chef soit attribuée à Maurice Paillon. Celui-ci assure la direction de la publication de cette section La Revue alpine, considérée comme exemplaire par la qualité de sa composition et par son rayonnement. Dans le contexte de rivalité qui prévaut alors, cette nomination constitue un choix éminemment stratégique du point de vue des orientations affichées au niveau national. (source Olivier Hoibian)

Just restera cependant au sein du Club encore de nombreuses années sous les présidences de Joseph Vallot, du prince Roland Bonaparte et Gaston Berge entre autres.

Il y recevra les insignes d’officier d’Académie en 1906. (pv du CAF du 13 juin 1906) La Montagne vol II 1906.

Il y sera fait part de son décès en 1927.

Pendant toutes ces années, Just a rencontré l’élite française et internationale qui a contribué à faire connaître et aimer la montagne : Vallot (1854/1925), Helbronner qui part ailleurs a fait une communication sur le massif des Sept Laux en 1903. Les Baroz au Curtillard ont sur les murs de leur hôtel les plans établis par Helbronner.

Just et Victorine sont donc à Paris au cœur des années que l’on nomme la Belle Epoque. Ils ont connu le nouveau Paris du baron Haussmann, vécu la mort de Victor Hugo en 1885 avec la foule des parisiens qui ont suivi les funérailles, l’exposition universelle de 1899, la construction de la Tour Eiffel, les premiers tramways, les premières voitures. Le monde, la science est en ébullition. C‘est aussi l’épopée coloniale. Mais ce fut aussi l’époque des scandales, dont celui du Panama qui en 1889 fait perdre leur argent à des milliers de petits investisseurs et des bouleversements politiques et l’affaire Dreyfus en 1895. Le Club Alpin parait être un oasis de calme dans cette époque en mouvement. Il semblerait que les membres se tiennent à l’écart des nouveaux mouvements politiques de gauche qui s’activent dans la course au pouvoir.

Lors du mariage de Marcel Ledru (1911) Just et Victorine habitaient 8 rue de la Pépinière dans le 8ème arrondissement, proche voisin de Georges Grand, sociétaire de la Comédie-Française qui habite au N° 6 . A cette adresse Victorine créa une des toutes premières agences de placement.

Les agences de placement existaient depuis quelques années déjà. En 1886, les garçons de café ont demandé leur dissolution car le recrutement se faisait essentiellement par leur entremise. Les agences ont été le précurseur des grandes agences d’intérim que nous connaissons actuellement. Victorine était spécialisée dans le personnel de maison et de bureau. Peut être Georges Grand ou les éminents membres du Club Alpin auront-ils été parmi ses clients ?

Le 8 rue de la Pépinière

(Dans le roman Le Contrat de Mariage par Honoré de Balzac, Paul de Manerville habite rue de la Pépinière avec sa femme Natalie

Le bureau de placement aura aussi son siège dans l’immeuble.

Entre temps  Marcel  entrera en 1902 à L’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris qu’il quittera major en 1905.

En 1912, Gabriel quitte la France pour les Etats Unis puis s’installera au Canada dans la province de l’Alberta. (il épousa une canadienne Rose Leblanc, décédée en 1972), Il meurt en 1982 sans postérité.

Ces parents reçurent cette carte que Gabriel   leur adressa en route pour le Canada:

Enfin Laure s’installera à Lyon en 1921. Elle épousa René Le Gall.

Mariage René et Laure Le Gall

Le couple eut 3 enfants : un garçon Marcel Le Gall et deux filles : Marie Thérèse LeGall / Baillon et   Eliane LeGall/ Deydier qui résident toujours à Charbonnière. Laure est aussi atteinte de la tuberculose dans les années 30. Son frère Marcel a réussi à lui procurer en Allemagne, un médicament, ancêtre du Rimifon, non encore commercialisé en France, qui l’a sauvée en la guérissant et en traitant radicalement son affection tuberculeuse. Ce qui lui a permis de vivre heureuse tranquillement jusqu’à 84 ans entourée des siens.  

Mariage D’Eliane Le Gall.

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et la continuité actuelle de cette branche familiale

Enfants, petits enfants et arrière petits enfants de Laure Le Gall la fille de Just Ledru

Enfants, petits enfants et arrière petits enfants de Laure Le Gall la fille de Just Ledru

Margareth Baillon m’indique aussi que Just avait un livre intitulé Imitation de Jésus-Christ. Ce livre a malheureusement été détruit. L’œuvre alimenta la dévotion et la prière de nombreuses générations de chrétiens, surtout des laïcs, qui cherchaient dans leur vie quotidienne à vivre en respectant les préceptes du Christ (d’où son titre). Elle donne beaucoup d’importance à l’humilité, la résignation et l’abnégation. Préceptes que Just semble avoir suivis tout le long de sa vie.

Imitation de Jésus Christ

Imitation de Jésus Christ

Exemplaire de 1874 (Mame éditeurs – Tours

Balzac en a fait le thème d’un de ses ouvrages : ‘ l’Envers de l’Histoire Contemporaine ‘en 1843/1845. L’humilité vraie, sincère par opposition à la fausse humilité est la règle de vie qui animait cette communauté.

Laure Ledru la grand-mère maternelle de Margaret Baillon par qui ces notes ont été retranscrites racontait que Just venait souvent rendre visite à son père, son ami, l arrière grand-père Edmond Gaudey, dans ses bureaux du passage du Havre (Paris) où il exerçait la profession d’agent immobilier (vente d’immeubles à l’époque). Edmond l’écoutait patiemment à chaque fois qu’il venait lui présenter ses nouvelles inventions mais le prenait pour un grand original !

Avec leurs premiers petits enfants

                         Just et Victorine avec leurs premiers petits enfants

Just Ledru meurt le 11 avril 1927 au Péage de Roussillon. Lui et sa femme sont enterrés à st Cyr au Mont d’Or.

En résumé :

Adolphe Just et Victorine eurent 6 enfants dont notre grand père, Marcel Ledru, né en 1884. Ils perdirent deux petites filles Madeleine et Louise de la tuberculose ainsi que leur fils ainé Charles  à l’âge de 20 ans. C’est lui qu’on retrouve avec sa grand-mère en 1886 à Mesland.

Gabriel quitta la France en 1912 pour s’installer aux USA puis au Canada . Londres, Belgique, Allemagne (pays comptant beaucoup d’abonnés et d’écrivains marcheurs), Italie…et aussi Amérique du Sud (dont Argentine, Buenos Aires, où d’intéressants contacts et correspondants ont sans doute  accueilli Gabriel Ledru qui leur était recommandé au début de son périple américain…et ce dès vers 1910… Sa fille Laure Ledru a sans doute aussi bénéficié des relations et des recommandations de son père quand toute jeune, elle est partie au Maroc dans un grand hôtel présenter sa collection de chapeaux.

Une fille ne faisait pas d’études à l’époque, mais je trouve qu’elle avait ainsi vécu une expérience aventureuse hors norme sans aucun doute pilotée par un père qui était par ailleurs très strict!

On retrouve le goût de l’aventure et du voyage  que je pense très présent chez certains descendants de Just et Victorine..

Adolphe Just Ledru, grâce à son intelligence, son travail et à l’éducation certainement acquise auprès de la famille de La Ville-Baugé et de l’élite qu’il a côtoyée tout au long de sa vie, peut être considéré comme le fondateur de notre famille moderne.

Just fut certainement très marqué par le départ de son père Frédéric, dès sa naissance et son caractère en souffrit.

Ce fut certainement quelqu’un de très humble, ne recherchant pas la notoriété. Comme on peut le constater à la lecture des Bulletins, Just a toujours fait preuve d’une grande discrétion. Son nom apparaît qu’en fin de page en tant que Gérant du bulletin alors qu’il a du certainement retoucher nombres d’articles !

lettre de Just à Marcel son fils: