Marcel Ledru est né le 5 juin 1884 à Paris 14° au 5 rue Delambre à 2 heures du matin, 3ème enfant, de Adolphe Just Ledru (1848/1927) et Florentine Victorine Delestre (1857/1928).

Des 6 enfants du couple, il reste donc Marcel Ledru (1884), Gabriel Ledru (1888) qui, en 1912 émigra aux USA et Laure Ledru (1890) qui épouse René Le Gall (1892/1969) d’où les familles Marcel Le Gall (1921-), Marie Thérèse (1926-) et Jean Baillon, Eliane (1932-) et Emmanuel Deydier installées à Lyon.

Marcel Ledru fait ses études au lycée des Franc-Bourgeois  qui est un établissement privé lasallien situé dans le 4e arrondissement (Marais), fondé le 21 novembre 1843 par les frères des écoles chrétiennes.

Ecole des Francs Bourgeois

Ecole des Francs Bourgeois

En 1902 Marcel rentre à L’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris qu’il quittera major en 1905. Il sera recruté par la société des usines chimiques du Rhône pour un poste à St Fons. Il travaillera sur l’aspirine entre autres et restera jusqu’ en 1944 à la tête du site du Péage de Roussillon qu’il aura créé en 1915 .

Charles Freidel

Charles Freidel (1832-1899)

L’École Nationale Supérieure de Chimie de Paris fut fondée en 1896 sur l’initiative du chimiste et minéralogiste Charles Friedel, célèbre pour ses synthèses organiques.

Touché par l’annexion de son Alsace natale, il avait constaté l’insuffisance de l’enseignement de la chimie en France, insuffisance qui avait conduit à une importante fragilité de l’industrie française par rapport à celle de ses voisins. La loi de finances en date du 28 décembre 1895 lui permit de créer dans la Faculté des sciences de Paris le Laboratoire de chimie pratique et industrielle. Friedel en assure la direction jusqu’en 1899. L’École est alors située dans des bâtiments provisoires rue Michelet (Paris 6e), dans lesquelles elle demeure jusqu’en 1923.

À la mort de Friedel, la direction est confiée à Henri Moissan, premier français à recevoir le prix Nobel de chimie en 1906.

Henri Moissan 1852 1907

Henri Moissan 1852 1907

Celui-ci instaure un concours d’entrée, introduit dans l’enseignement une formation théorique poussée et rebaptise l’école Institut de chimie appliquée.

L’institut est autorisé à partir de 1907 à délivrer un diplôme d’ingénieur chimiste. À la mort de Moissan en 1907, la Faculté choisit de nommer une direction collégiale, avant de finalement confier le poste de directeur à Camille Chabrié. L’école est fermée durant les deux premières années de la Première Guerre mondiale avant de rouvrir ses portes en 1916. Elle est alors l’une des premières écoles d’ingénieur à accueillir des femmes parmi ses élèves. (Source wikipedia).

 

Eugène Schueller (promotion 1904), fondateur de L’Oréal a peut être fait partie des relations de Marcel ! Est-il sur une des photos que nous avons ?

La société qui recrute Marcel  a été fondée en 1869, sous le nom de Gilliard, Monnet et Cartier . Elle entame la production d’un colorant, la fuchsine, puis se développe dans le domaine de la chimie pour devenir, le 15 juillet 1895, la Société Chimique des usines du Rhône. Cette société a mis au point la vanilline, l’arome de synthèse de la vanille.

Lorsqu’il vient à Lyon habiter au 9 rue Mazard Lyon 2nd, rue qui va de la rue de la Charité au quai Gailleton , il reçoit de sa sœur Laure cette carte de Paris frappée par les inondations de 1910.

Il travaillera sur l’aspirine     

Marcel épousera le 8/8/1911 à Lyon 2nd Clotilde Joséphine Antoinette Armand (1889/1976) fille de Pierre Eugene Petrus Armand et Rosa Marie Comte (1889/1939).

Rosa Comte Armand au milieu de ses petits enfants

Rosa Comte Armand au milieu de ses petits enfants

En 1914, c’est la guerre et il est mobilisé sous le matricule 798. Il part sur le front des Ardennes malgré ses deux enfants. Clotilde continue à habiter Lyon mais bientôt Marcel reçoit l’ordre de rentrer pour aller au Péage de Roussillon construire une usine pour fabriquer le gaz mortel asphyxiant, l’ypérite qui sera utilisé en 1917 et qui aurait été un élément essentiel lors de la bataille de la Marne.

En 1915 il s’installe avec sa famille à Roussillon dans une maison que l’on voit encore quand on conduit en direction de Lyon depuis au Péage de Roussillon un peu plus loin de l’usine et des odeurs malsaines transportées par le vent du Midi.

 

Le Rafour est une belle et grande maison avec un jardin, potager et vignes sur les coteaux. Les vendanges donnaient lieu à de grandes fêtes. 2000 litres de vin à partager avec le jardinier Paul et Marguerite sa femme et le chauffeur Célestin dit Tintin.

ses fils

ses fils

ses filles

ses filles

De 1915 à 1944 toute sa carrière se déroule entre Saint Fons et Roussillon entre la construction de l’usine, celle des maisons ouvrières, les cités et la chapelle. Mais il fallait aussi s’occuper des prisonniers allemands, espagnols, italiens, portugais qu’il fallait loger dans de pauvres baraquements

Célestin s’occupait de la voiture, une Hotchkiss, il conduisait Marcel 2 fois par semaine à l’usine de St Fons car il en était aussi le directeur. Il accompagnait Clothilde à Vienne ou à Lyon faire ses courses ou visiter les enfants dans les pensionnats. Clothilde dirigeait la maison et le personnel, femmes de chambres et cuisinière, s’occupait des enfants quoiqu’ elle ait pris l’habitude de faire venir des jeunes filles au pair depuis la naissance de Christiane.

Chaque vendredi elle recevait les épouses des ingénieurs.

Du point de vue social, l’usine avait organisé la ‘’goutte de lait ‘’ service ouvert aux enfants des ouvriers. Les bébés étaient pesés, des conseils sur l’alimentation étaient donnés, le docteur Valendru de Vienne auscultait les enfants. Cela dura jusqu’à juin 1940.

Pendant la guerre Clotilde était déléguée de la Croix Rouge de Vienne pour tous les villages aux alentours. A la maison les dames se réunissaient pour tricoter des chaussettes, des écharpes pour les prisonniers. Les colis étaient complétés de victuailles.

En Juillet 44, les Allemands occupèrent la maison. Elle servit d’hôpital. Les enfants étaient à ce moment là au chalet où le ravitaillement y été plus facile. Echanges de tissus Cotte ou des chaussures Pellet contre du fromage, œufs et beurre.

C’est en septembre 1944 que le Péage et sa région furent libérés. Comme bien d’autres responsables économiques, Marcel fut emprisonné quelques jours par les FFI puis libéré.

Marcel et Clothilde quittèrent le Péage pour Lyon, et s’installèrent dans l’appartement qu’ils possédaient au 27 rue Sala.

La Légion d’Honneur lui fut remise en 1921 remise par Mr Boyer président  des Usines Chimiques du Rhône pour services rendus à la Défense.

Nommé ingénieur principal des poudres par décret en date du 20 avril 1922 et classé à la poudrerie nationale à Angoulême.

Il fit déposer plusieurs brevets en association avec Edouard Bachmann.

1- Marcel Jean Louis Ledru, Edouard Joseph Bachmann: Manufacture of acetaldehyde. / Production d’acetaldehyde. La Chimique Des Usines Du Rhone January 1926: CA 257056

2- Edouard Joseph Bachmann, Marcel Jean Louis Ledru: Process for the preparation of ethylidene diacetate. / Procede de preparation de diacetate d’ethylidene. La Chimique Des Usines Du Rhone April 1927: CA 269818

En 1928, la Société Chimique des Usines du Rhône fusionne avec les établissements Poulenc frères (1881) issus de la société Veuve Poulenc et fils (1878), pour donner la Société des usines chimiques Rhône-Poulenc (S.U.C.R.P.) qui deviendra elle-même la holding Rhône-Poulenc SA. Les deux entreprises avaient depuis le début du 20ème siècle étendu leurs activités internationales. L’entreprise Poulenc frères entretenait des contacts avec la firme britannique May & Baker et devint majoritaire de celle-ci en 1927. Cela lui permit de s’introduire non seulement sur le marché britannique, mais aussi sur les marchés asiatiques. En 1928, après la fusion, la gamme des produits fut continuellement élargie et les investissements sur les marchés étrangers toujours plus nombreux (Cayez 1998: 68 et suiv.). Rhône-Poulenc investit entre autres de plus en plus au Brésil. L’entreprise connut dans ce pays un réel succès grâce à deux de ses produits : d’un côté avec le lance-parfum, surtout lors du carnaval de Rio (1919, Companhia quimica Rhodia Brasileira) et de l’autre dans le domaine des fibres et du textile (1929, Companhia brasileira de Sedas Rhodiaceta). Rhône-Poulenc était à cette époque, tout comme son homologue allemand Hoechst, très intéressé par le marché nord-américain (Cayez 1988: 103 et suiv.). La première tentative d’implantation sur le territoire nord-américain échoua en 1919 mais en 1948 fut créée la Rhodia Inc. (Cambon 1997: 21) .

Pour la petite histoire, l’usine du Brésil fut dirigée par un cousin des Ledru, Louis Besse qui, parachuté dans le Var avec les américains pour délivrer la France, rencontra par hasard, sa cousine Christiane Ledru le jour de son mariage avec René Garcier.

71 ans plus tard, cette même Christiane Garcier au milieu des ingénieurs pour le centenaire du site du péage de Roussillon en septembre 2015

Centenaire Site du Péage de Roussillon

sept 2015   Centenaire du site du Péage de Roussillon

Marcel Ledru s’est rendu aux Etats-Unis à bord du SS Normandie en 1936 pour rendre visite à son frère Gabriel.

L’année précédente, Marcel, pour soigner ses poumons malades fit une cure à Allevard. Il installa sa famille à l’hotel Baroz au Curtillard. Le site lui plut. Il acheta deux bandes de terrain en 1936 et fit construire’ la Belle Etoile’ pour l’été 1937.  Une aile fut rajoutée en 1940 qui donna au chalet la configuration qu’il a conservée 80 ans après.

Ce chalet a été le centre familial pour plusieurs générations…

… et le rendez vous des amateurs de montagne.

Marcel Ledru décède le 8 mai 1957 dans son appartement de la rue Sala à Lyon et est enterré au cimetière de la Croix Rousse.

Son lit de mort

Son lit de mort

8 mai 1957

8 mai 1957

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Clotilde partagera son temps entre la rue Sala, le Curtillard l’été et sa villa Bel-Air à St Didier au Mont d’Or.

Elle décédera en 1976 à St Didier dans les bras de Simone.

Clotilde avait un frère ainé, Eugène Michel (1887/1935),marié à Joséphine Antoinette Chipier (13/12/1919 Lyon 6e).

Leur père Pierre Eugène Pétrus Armand fils de Michel et d’Antoinette Aldigier, avait épousé Rosa Comte (1865-1939). Lui était commissionnaire en tissus, elle avait un atelier de couture réputé rue de l’Hotel de Ville à Lyon.

Ayant beaucoup investi dans les emprunts russes, ils ne sont retrouvés désargentés après la révolution de 1917.

De l’union de Marcel et Clotilde naquirent 8 enfants, tous résidèrent à Lyon sauf Christiane à Vienne et Jean à Chabeuil.

famille

Marie Rose, Madeleine, Pierre, Jean, Christiane, Paulette, Simone et Bernard dans la propriété du Rafour au Péage de Roussillon

 De tous les enfants seule Paulette (1925-1987) ne se maria pas. Elle resta très proche de sa mère. Paulette fut renversée par une voiture dans son quartier de Lyon en octobre 1987.
Marie-Rose Ledru (1912-2009) épousa en 1957 Antonin Boulade (1915-2005), le petit-fils et petit neveu de Léo et Antonin Boulade, les spécialistes en instruments d’optique et de photographie à la fin du 19e siècle, d’où Hervé (1956-) et Brigitte (1959-). Victime d’un AVC, Marie-Rose impressionna toute la famille par sa volonté de vivre, et malgré son handicap voulut revoir le chalet de Belle Etoile et assista encore aux anniversaires familiaux.

Madeleine Ledru (1916-) épousa en 1940 Henry Cotte (1910-2002) d’où  Odile Jalon(1941-) , Jean Pierre (1943-) et Agnès Fournier(1947-)

Christiane Ledru (1921-) épousa en 1944 René Garcier (1912-1994) d’où Bruno (1945-), Yves (1947-), Bernard (1950-), François (1951-) et Catherine Girard(1957-)

Simone Ledru (1926-) épousa en 1956 Georges Broliquier (1912-1984) d’où Christine Chateau (1957-), Béatrice Bardet (1958-), Denis (1961-) et Sabine Bertrand (1963-)

Pierre (1914-1993) et Bernard (1931-)  ont chacun une descendance.